Centre Claude Cahun

pour la photographie contemporaine

Centre Claude Cahun

Celle qui reste

Juliette Parisot

Exposition 09 février — 23 mars 2024 → Centre Claude Cahun

Rencontre et vernissage le 9 février en présence de l'artiste.

Exposition qui vient clore la résidence menée par Juliette Parisot au Centre Claude Cahun et au Graph de Carcassonne. Cette exposition a été co-produite avec deux autres structures membres du réseau national DIAGONAL : Le Graph de Carcassonne et le Lieu de Lorient.

Une interview filmée de l'artiste est disponible sur cette page.

Comment s’arranger avec l’absence ? Cette question occupe l’histoire des images depuis le début, quand les mains négatives, dans les grottes paléolithiques, se faisaient les traces d’êtres passés. L’image raconte l’absence, ce que le temps fait de nous et des choses, ce que le temps impose à la fureur de vivre. L’image comme représentation du monde rend de nouveau présent. Voilà la force et la violence des images et de ce qu’on les fait être.

Seulement ici : dans ce projet que Juliette Parisot nomme « M », l’image et son concept sont retournés comme des gants. Les images de Juliette ne sont pas une représentation du monde ou d’individus, elles présentent le néant et le donnent à toucher.

Nous avons découvert le travail de Juliette lors des Rencontres d’Arles en 2020. Et nous avons vécu ce rendez-vous, supposément normé par la cadence des lectures de portfolios, comme une déflagration. L’histoire de Juliette est aussi brute que brutale, âpre, mais ce n’est pas sa dureté qui rend son travail puissant. En choisissant l’image (photographique autant que vidéographique ou installée) pour donner une forme à sa vie éclatée, Juliette fait exploser le cadre de la définition même de la représentation. C’est dans l’écart avec ce qu’elle représente que l’image de Juliette Parisot transforme, invente, construit et constitue aussi le sujet qu’elle donne à voir. Entre représentation de la figure humaine et traces de la mort, la pratique du portrait que met en scène Juliette pose la question de l’imitation des modèles véhiculés par notre culture, qui articulent reconnaissance et imaginaire. Car avec cet ensemble de séries qui forme un tout, Juliette Parisot, engage les images dans une lutte où l’espoir n’a pas de place. Ce qui reste c’est l’absence, l’image fantôme ne comble pas, ne remplace pas, elle souligne, elle matérialise le vide.

Entre auto-portraits et portraits des êtres qui manquent, Juliette modèle la lumière pour donner une place au vent et à la béance. Ses auto-portraits dans l’ombre où l’on devine à peine la forme d’un corps et les gestes qui supportent un enfant qui n’est pas là, donnent à voir ce que l’image ignore : tout ce qui se cache derrière la surface d’un corps en douleur. Dans une vidéo, des mains plient et lissent des petits vêtement d’enfant, autant de tâches quotidiennes qui ne se feront pas ou plus, rien n’est dit, tout est là : le silence occupe la vacance de l'espace. Dans une grille photographique enfin, le vent gonfle un foulard ou un lange et trace une partition dans un ciel rayonnant, ces signes ne disent rien du néant, ils jouent avec.

Biographie

Née à Lyon en 1986, Juliette Parisot vit et travaille à Lyon.
Étudiante à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, elle obtient une licence mention Arts-Plastiques. Elle étudie ensuite la photographie dans une école à Paris. Elle est aujourd’hui photographe pour le théâtre et plasticienne.

Infos pratiques

Centre Claude Cahun
45, rue de Richebourg
44000 Nantes

Mer.—Sam.: 15h—19h
Fermeture les jours fériés
Entrée libre