Centre Claude Cahun

pour la photographie contemporaine

Centre Claude Cahun

Juste à côté de nous, Amazonie

Exposition collective

Exposition 31 mai — 02 septembre 2023 → Parc du Grand Blottereau et Centre Claude Cahun

Entre mai et septembre 2023, le Centre Claude Cahun pour la photographie contemporaine de Nantes et les Rencontres photographiques de Guyane ont imaginé un co-commissariat pour deux expositions intitulées Juste à côté de nous, Amazonie. Ce projet de coopération régionale se tiendra simultanément, du 31 mai au 31 août au Parc du Grand Blottereau et du 28 juin au 3 septembre au Centre Claude Cahun pour le Voyage à Nantes.

Le but de cette collaboration est de créer une continuité territoriale pour les artistes. Les expositions plongent ainsi dans une sélection de séries réalisées lors des résidences ou de recherches dans les archives de photographes locaux soutenues par les Rencontres photographiques de Guyane depuis 2013. Les travaux de Nicolas Derné, Karl Joseph, Guillaume Martial, Julie Boileau, Nicola Lo Calzo, Vano, Mirtho Linguet et Karen Paulina Biswell regardent et mettent en scène la vie dense des hommes et des femmes confronté.e.s à tout ce que la nature ouvre, avale et oublie.

Biographie

Karen Paulina Biswell
Née en 1983 à Oranjestad Aruba, de parents colombiens, Karen Paulina Biswell émigré avec sa famille en France dans les années 1990, fuyant l’extrême violence politique son pays. Ses expériences entre le monde occidental européen et une attirance pour la rhétorique romantique de la réalité́ des peuples autochtones, lui permet de construire un univers visuel relevant la tension entre l’historique et le contemporain.
À travers son œuvre multiple – en constante redéfinition– elle interroge les hiérarchies qu’impose le medium photographique. Saisissant les aspects inexplorés du quotidien, éléments marginaux et provocants de la société, le travail de Karen Paulina Biswell explore la vulnérabilité́, la moralité́, la destinée humaine et la notion de féminité́.
Son travail fait partie des collections publiques et institutionnelles du Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, des collections des Musées du Banco de la República, Colombie, PAMM Pérez Art Museum Miami, de la collection des Rencontres d’Arles et du MAMM- Musee d’art Moderne de Medellin.

Nicolas Derné
Né en 1980, Nicolas Derné quitte son métier d'ingénieur en informatique en 2006 pour s'adonner à la photographie et aux voyages. Après un long périple, il pose son sac en Martinique et propose des installations autour de la photographie, en collaboration avec la revue Recherches en esthétique et le C.E.R.E.A.P. au Campus Caribéen des Arts. Son travail est présenté à la Pool Art Fair de New York, à l’exposition Convergences Caraïbe 2012 en Martinique et à Paris dans le cadre de l’année des Outre-Mer. En 2017, lauréat de la première résidence de création du CHU de Martinique avec son cabinet photo-poétique, il répond à une commande publique de la DAC Martinique et réalise aussi une exposition sur le label Patrimoine du XXe siècle du département. En 2018, il participe à la Fabrique tropicale lors de la 35ème édition du Festival des francophonies en Limousin et reçoit le soutien de la DAC Martinique pour Iceberg Theory. Tropiques Atrium Scène nationale l’accueille par ailleurs pour qu’il développe Parades, ce qu’il fait de 2017 à 2019, avec plusieurs résidences en zone caraïbe, dont la dernière au Centro Léon.

Karl Joseph
Né à Cayenne, Karl Joseph rencontre la France métropolitaine lorsqu’il part y suivre ses études. Huit ans plus tard, après un passage de quelques années à Londres, il retourne s’installer en Guyane. Là, il redécouvre avec enthousiasme ce qui faisait son quotidien et commence à vouloir saisir les réalités de ce territoire marqué par l’oralité grâce à la photo. Dès lors la photographie ne le quittera plus. Après cinq ans passés entre autre à organiser et accompagner des voyages de presse, il décide en 2005 de devenir photographe indépendant. Suite à une formation de photojournalisme à l’EMI-CFD en 2007, il se consacre aux reportages de presse. Depuis, il cherche avant tout à documenter des sociétés façonnées par l’esclavage et la colonisation.
L’expérience de la discrimination est le point commun sur lequel il construit ses travaux. Chaque voyage au sein de ces différentes cultures a des contours incertains, en mouvement, lui réservant la surprise de l’humain, qui reste finalement au centre de ses préoccupations. C’est lui qu’il essaie de capter, dans son quotidien, en privilégiant esthétique et émotion dans ses prises de vues.

Mirtho Linguet
Après des études Universitaire en Guyane il entame une formation à l’école de photographie MI21 à Montreuil en 1993. En 1998 il s’installe à Zurich en Suisse. Durant 8 années, il travaille pour les magazines de mode et pour des agences de publicité. En 1996, il est lauréat des Journées internationales de la photographie (JIP) à Arles et participa l’année suivante aux Rencontres internationales de la photographie et de la mode à Hyères.
Depuis 2006, Mirto réside et travaille en Guyane. Avec la série photographique issue du projet « ALCHIMIE », réalisée en 2009, il change son approche dans son travail. Sa photographie propose une vision qui se veut plus franche. Il abandonne l’idée de l’image lissée qu’il considère trompeuse. Aujourd’hui il continue de développer ses projets et se questionne sur les concept d’Universalité et d’Humanité, de la question du sens et de leurs manifestations, de leurs implications dans le quotidien des hommes, que produisent-ils réellement au delà des mots.

Nicola Lo Calzo
Nicola Andrea Lo Calzo est un photographe et enseignant-chercheur, né à Turin en 1979. Il vit et travaille à Paris où il anime un studio sur les approches postcoloniales en photographie à l'École nationale supérieure d'arts Paris-Cergy (ENSAPC). Formé comme conservateur du patrimoine à l'École polytechnique de Turin, il s'oriente vers la photographie en 2008. Sa pratique et sa recherche photographique interrogent les notions de patrimoine, colonialité et identité. Les photographies de Nicola Lo Calzo donnent notamment à voir les façons dont les groupes subalternes interagissent avec leur environnement, les façons dont ils développent des stratégies de survie et de résistance. Nicola A. Lo Calzo est lauréat du Cnap en 2018, nominé pour le Prix Élysée en 2019 et finaliste du prix Nièpce en 2020. Il est présent dans de nombreuses collections privées et publiques, dont la Lightwork collection à Syracuse (NY), les Archives Alinari à Florence, la Pinacoteca Civica à Monza, la Bibliothèque Nationale de France à Paris ou encore le Tropenmuseum à Amsterdam. Il est également un collaborateur régulier de la presse internationale, dont Le Monde (quotidien et magazine), The New Yorker, The New York Times, Internazionale et répond ponctuellement à des commandes de travaux photographiques pour des institutions ou des entreprises. Il est représenté par la galerie Dominique Fiat (France), La Balsa Arté (Colombia), la galerie Podbielski Contemporary (Italie).

Guillaume Martial
Né en 1985 à Caen, Guillaume Martial se consacre pendant 10 ans au patinage artistique avant d’entamer des études supérieures audiovisuelles à Paris. Ses courts métrages sont sélectionnés dans plusieurs festivals en France et à l’étranger avant qu’il ne décide d’absorber son énergie dans la photographie.
Ses différents projets questionnent la place de l’homme dans l’espace urbain, avec finesse et humour, par le jeu de la mise en scène de son propre corps, déguisé et / ou fondu dans le décor. En 2012, il est Lauréat du programme SFR Jeunes Talents. Il intègre ensuite la mission photographique FTL France(s) Territoire Liquide, oeuvre collective qui fait l’objet d’une programmation en 2017 à FOTOGRÁFICA BOGOTÁ en Colombie. En 2015, il est finaliste du International Award Leica Oskar Barnack et Lauréat du Prix HSBC pour la photographie. Actes Sud publie sa monographie Slap-Stick l’année suivante. Il partage son temps entre travaux personnels, interventions pédagogiques et films de commande, notamment pour des institutions publiques.

Billy
La photographie de Billy est brute, honnête et révélatrice d’une époque. Autodidacte, la photographie est entrée dans sa vie à l’adolescence et c’est dans la vingtaine qu’il se décide à être photographe. Toutefois, il n’a pas les moyens d’avoir un studio, un lieu où accueillir ses clients. Qu’à cela ne tienne, de cet inconvénient il fera sa marque de fabrique : Billy sera mobile. Mariage le matin, baptême l’après- midi, tournoi de football à Bonhomme ou à Montjoly, puis soirée à Cayenne ou « la grande nuit » aux Palmistes. Il enchaine. Surtout les jours de fêtes et les fériés, Noël, Pâques, premières communions... « Je n’étais pas classique, dans mon genre, je ne sortais pas d’une école, je me déplaçais, je n’avais pas de lieu... Un photographe, on le voyait comme quelqu’un qui avait un studio. Mais moi, j’avais ma mobylette, bref, on ne me considérait pas pareil », explique Billy aujourd’hui.

Julie Boileau
Julie Boileau est née en 1986. En 2011, elle sort diplômée de l’ENS Louis Lumière à Paris. Depuis 2017, elle vit et travaille en Guyane. Elle est artiste photographe.
« J’inscris ma démarche artistique dans la photographie de paysages. Mes créations sont souvent totalement végétales mais laissent parfois entrevoir l’humain, toujours en lien avec son «corps» extérieur personnel. (…) À travers mon travail artistique, je commençe une réflexion autour d’un principe de Permaphoto. Je détermine actuellement un groupe de travail et j’animerais les premières rencontres Permaphoto en août 2022 autour de cette idée en collaboration avec Le.sas culture.»

Vano
Né à Cayenne en 1947, Vano est un artiste né. « On ne devient pas photographe, confie-t-il. On naît photographe. C'est un don je crois. » Le jeune homme refuse de reprendre la bijouterie de son père mais, devant l'insistance de son oncle, part suivre des études d'optique dans le Jura. Quand il revient en Guyane, il est embauché chez le seul opticien de Cayenne, Robez Masson. « Je montais les verres dans l'arrière-boutique, se souvient-il. Et puis un jour, on m'a demandé si je voulais faire les photos d'identité. »
Le déclic est immédiat. Car depuis qu'il a vu le film Z, avec Yves Montand, Vano a un rêve secret. « Il utilisait un Nikon à moteur et je me suis dit qu'un jour, j'en aurai un aussi. J'adorais ce bruit clac clac clac clac. Le photographe restera d'ailleurs toujours fidèle à cette marque d'appareil.

Infos pratiques

Parc du Grand Blottereau
Bd. Auguste Peneau
44300 Nantes

puis

Centre Claude Cahun
45, rue de Richebourg
44000 Nantes

Exposition en accès libre
sur les heures d'ouverture du Parc


Vend.—Sam.: 14h—18h
Fermeture les jours fériés
Entrée libre